« Territoire zéro chômeur de longue durée » a pour principe d’inverser la logique d’exclusion des demandeurs d’emplois en partant de leurs compétences afin de créer des activités qui leur correspondent. Il propose d’expérimenter un nouveau concept de lutte contre l’exclusion, en réaffectant à la création d’emplois le coût du chômage, notamment en prestations sociales.
Le travail aussi est un droit
La France compte actuellement plus de 2,7 millions de chômeurs au sens du Bureau International du Travail. Ce chômage, désormais structurel, exclut et précarise de nombreuses personnes. Il convient aujourd’hui de s’attaquer de façon déterminée et durable, au noyau de l’éloignement à l’emploi.
Partant de l’idée que l’emploi est un droit inscrit dans la constitution, et considérant que « chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi », ATD Quart Monde, rejoint ensuite par le Secours Catholique, Emmaüs France, le Pacte Civique et la Fédération des Acteurs de la Solidarité, ont initié le projet « territoire zéro chômeur de longue durée ».
Présentation du dispositif
Ce dispositif innovant est encadré par la loi d’expérimentation adoptée à l’unanimité par l’Assemblée Nationale et le Sénat et promulguée le 29 février 2016. La loi du 14 décembre 2020 prolonge et étend l’expérimentation.
« Territoire zéro chômeur de longue durée » a pour principe d’inverser la logique d’exclusion des demandeurs d’emplois en partant de leurs compétences afin de créer des activités qui leur correspondent. Il propose d’expérimenter un nouveau concept de lutte contre l’exclusion, en réaffectant à la création d’emplois le coût du chômage, notamment en prestations sociales.
L’association « Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée » (TZCLD) créée en 2016 afin de développer les partenariats en vue de préparer les prochaines étapes de l’expérimentation, mène trois missions principales :
- Soutenir les territoires habilités, capitaliser et tirer les enseignements de la première expérimentation pour améliorer la méthode,
- Accompagner les territoires volontaires pour entrer dans la démarche et participer à une deuxième expérimentation,
- Favoriser la diffusion du projet pour obtenir, à terme, la création d’un « droit d’option » par la loi.
Un projet partenarial
Pour sa réussite, le projet s’appuie sur un partenariat volontariste : Ville, associations, institutions, monde économique, habitants… La dynamique se construit avec les acteurs locaux, en veillant à ne pas créer de concurrence aux activités économiques déjà existantes, mais en se positionnant sur les créneaux libres et utiles pour le territoire.
Dès lors, eu égard au caractère persistant du chômage de longue durée à Armentières, et de l’engagement de la Ville dans la lutte contre le chômage et la précarité, la Ville a choisi d’adhérer à cette nouvelle phase d’expérimentation. Celle-ci est co-portée par la Ville d’Armentières et le Centre Social Salengro permettant ainsi le développement d’une dynamique territoriale favorable à l'accompagnement des bénéficiaires.
Une étude des besoins en création d‘emplois supplémentaires pour le territoire a été réalisée, et 206 entretiens individuels ont été menés. Plusieurs secteurs d'activités ont été identifiés :
- Bien-être, santé et esthétisme
- Réparation, récupération et production d’objets
- Confection et couture
- Restauration sociale et solidaire
- Organisation quotidienne de l’EBE
Pour la mise en œuvre de ces emplois supplémentaires, la Société Coopérative d’intérêt Collectif « Trajectoire » porte l’Entreprise à But d’Emploi. Elle est aujourd’hui installée dans un bâtiment mis à disposition par la Ville qui a également prit des parts à hauteur de 30 000 euros dans le capital de la SCIC.
La Ville a également engagé un marché dans la réalisation de mobiliers en bois avec la SCIC (bancs, transats, tables de pique-nique...).